LES DOGONS
Les Dogons, qui se donnent pour descendants des Mandés de l'Empire du Mali, se sont réfugiés dans les falaises de Bandiagara pour échapper aux rezzous des Peuls.
La disposition très serrée ds villages Dogons correspond ainsi à un but défensif, mais elle exprime surtout une vision du Monde extrémement élaborée.
La Cosmogonie complexe des Dogons a fait l'objet de recherches ethnologiques poussées et l'étude des modes de vie et de pensée de ce peuple, pourtant relativement peu nombreux, quelques 350.000 personnes, a permis de mieux comprendre la symbolique des masques et statuettes Dogons, très populaires dans le monde occidental.
Les Dogons sont un peuple d'agriculteurs. Ils ont su tirer parti de l'environnement sahélien dans lequel ils vivent, où l'eau est très peu abondante. Ils vendent aux pasteurs peuls leurs surplus de céréales : mil, sorgho et riz , contre de la viande, du poisson, du sel.
La Société Dogon est organisée selon une hiérarchie que justifie la cosmogonie. Celle-ci fut dévoilée à l'ethnologue français Marcel Griaule qui recueillit le premier la tradition orale des Dogons. Les mythes fondateurs expliquent non seulement l'origine de l'Univers, mais également la strucxture symbolique dans laquelle tout élément de l'Univers - partant d el'Homme et la Société - devrait idéalement s'inscrire.
L'ensemble est contenu dans son plus petit élément, un oeuf primordial.
La vibration à l'origine del'éclosion du monde s'amplifie en une spirale tournante, représentée dans de nombreux dessins par un zig-zag ascendant qui, à l'instar du tissage, symbolise la continuelle alternance des contraires.
La totalité de la nature, de la vie sociale, de l'esprit et de la matière correspond à un principe structurant unique .
Le Dieu suprême, AMMA, est le créateur de la Terre, dont il fit son épouse. Elle lui donna d'abord un fils, Yurugu ou le Renard pâle, être unique donc imparfait, qui ne détient que la première parole, révélée aux devins : la langue secrète - sigiso - est celle des "initiés". La Terre donna ensuite à Amma un second enfant, Nommo, à la fois mâle et femelle, maître de la parole qu'il enseigna aux huit premiers ancêtres des hommes, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma. A ces quatre paires de jumeaux correspond la hiérarchisation politique et religieuse de la Société Dogon en quatre tribus conduites par les Hogons, cefs religieux et politiques, du moins jusqu'à la colonisation européenne du Mali.
Les quatre-vingt niches qui ornent les façades ds maisons Dogons, faites de pierres sèches ou de briques d'argile crue, renvoient également aux origines de l'Humanité selon les Dogons : elles symbolisent les huit ancêtres premiers et leur nombreuse descendance.
La société est fondée sur la famille étendue patrilinéaire. Elle se structure également sur une hiérarchie distinguant les initiés et les non-nitiés, les hommes et les femmes, les groupes d'âge, les professions. Après la circonsion - acte rituel par lequel le principe féminin est ôté et qui trouve son contraire dans l'excision des jeunes filles - les garçons sont tenus de s'entraider ! Ils vivent ensemble dans une maison. Les filles du même groupe d'âge vivent de la même manière.
Les forgerons, artisans et griots constituent des castes endogamiques, habitant dans des quartiers séparés. L'Artisanat Dogon n'a pas seulement vocation utilitaire ; il a, comme l'Art, une signification rituelle. Le tissage est ainsi considéré comme le premier art à avoir été enseigné à l'humanité : les fils entrelacés symbolisent la combinaison des contraires : mâle et femelle, terre et eau, mais aussi laparole trransmise par Nommo aux premiers humains.
Les statuettes et masques Dogons, par lesquels l'Occident a découvert ce peuple, sont d'abord des objets religieux: les permières sont placées dans les sanctuaires familiaux pour honorer les êtres primordiaux et les ancêtres premiers ; les seconds sont portés par les danseurs lors de scérémonies religieuses.
TEXTE MALI - Falaise de Bandiagara . Village de Yougo Na. Photo prise des hauteurs du village, mont des 3 Yougo, énorme mégalithe surgi en pleine brousse, face au village de Yendouma.
Au sommet de ce mont a été installé un relais radio, au cours de précédentes missions de Solidarité, permettant au "urgentistes" du dispensaire de Yendouma d'être en relation radio avec des postes radio disposés dans les villages alentour.
Nous pouvons très bien distinguer les habitations, de forme carrée avec toîts plats en terrasse, et les greniers à mil, surmontés de leurs traditionnels toîts de branchages, préalablement enduit de "graisse" en protection contre les fortes pluies de la prériode d'hivernage (de juillet à septembre).
TEXTE MALI. Pays Dogon - Au pied de la falaise, il n'est pas rare de découvrir un village traditionnel, surplombé par d'anciens habitats Tellem, faisant office de lieux de sépulture, et la célèbre Toguma, ou "case à palabres", toujours construite en position de domination du village et de la plaine.
Cette "Toguma" sert de lieu de regroupement pour les "anciens" du village.
TEXTE MALI - Pays Dogon - Photo montage d'un Portrait de jeune Dogon incrusté dans le traditionnel toît d'un grenier à mil.
Cette photo a été réalisée par Michel au cours d'une mission de Solidarité Radio, et a été reproduite sur grand nombre de supports en annonce d'activités "Connaissance du Peuple Dogon"
TEXTE MALI - Pays Dogon. Falaise de Bandiagara. Traditionnels Toits de greniers à mil, recouverts de branchages, et cases d'habitation au toit plat en terrasse
TEXTE MALI. DJENNE . Arbre cherchant "sa" terre. Photo prise au sortir du bac permettant de franchir le Bani; affluent du fleuve Niger, pour se rendre à Djenné.
Au cours de débordements du fleuve, en période d'hivernage ( juillet à septembre) la terre nourricière de l'arbre, constituant la rive du fleuve, a été emportée, seules les racines fichées au sol lui assurent sa "survie" .
La photo de cet arbre est très souvent reproduite dans des ouvrages sur les déserts d'Afrique.